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Breil-sur-Roya, Gorizia et Budapest : grâce à la bonne et persévérante volonté de quelques acteurs, trois manifestations de formation autour de la psychiatrie ont pu être organisées sans sponsors. Leur originalité et leur qualité ont été reconnues par les participants, dans le cadre d’une interactivité qui n’avait même pas été particulièrement sollicitée : elle est née d’une vision démocratique de la formation, avec notamment la gratuité et la liberté de l’accès.

Je me permets d’adresser au Formindep un rapport d’étape sur des organisations de formations atypiques dont je suis un des acteurs. Certains connaissent déjà ici le « Divan sur le Danube », colloque de psychiatrie et psychanalyse organisé à Budapest (Hongrie) depuis 2004, et dont la dixième édition est en préparation pour mai 2013.

En novembre 2012 a eu lieu à Breil-sur-Roya, commune de l’arrière-pays niçois, située dans une vallée un peu enclavée qui débouche sur la Méditerranée à Ventimiglia (Italie), un colloque à ma connaissance inédit dans sa formule, et qui a connu un très réel succès.

A l’origine, ma rencontre à la fin de l’hiver dernier avec deux enseignants de l’Institut de Psychologie de l’Université de Nice Sophia Antipolis, Thierry Bisson et Frédéric Vinot. Ils ont tous deux participé au colloque de Budapest en mai dernier, mais chemin faisant, nous avons évoqué la possibilité d’organiser aussi un colloque à Breil-sur-Roya, en associant l’Université, le Centre hospitalier (où j’exerce en tant que praticien hospitalier à temps partiel) et la municipalité de Breil. L’originalité de cette initiative était de faire se rencontrer, à côté de quelques exposés magistraux, des étudiants en Master 2 professionnel ou de recherche et des professionnels de la santé engagés dans la prise en charge des patients d’un Foyer d’Accueil Médicalisé (FAM) psychiatrique créé en 2008 et intégré à l’hôpital de Breil.

[(image|=={image}|et{|non}|oui) Breil-sur-Roya ][(image|=={image}|et{|oui}|oui)

Pour l’organisation pratique et l’intendance, je vous livre les secrets de fabrication, qui ont l’immense avantage d’être tout à fait publics : l’Université de Nice Sophia Antipolis a assuré le transport en bus des étudiants et de leurs professeurs jusqu’à Breil (une bonne heure de trajet par la route, un mauvais point au passage pour la SNCF, jugée trop peu fiable dès le début en raison de ses grèves et incidents techniques à répétition, désolé…) et le financement des repas pour quarante personnes. C’est l’hôpital qui a fourni et servi les repas dans son self. Pour ce qui est des locaux, la municipalité a eu l’extrême amabilité de nous laisser à titre gracieux une salle en plein centre historique pour les exposés du matin, et l’hôpital nous a permis de travailler sur place en ateliers dans quatre pièces différentes. Tous les agents et tous les patients du FAM étaient évidemment conviés aux ateliers.

Sans vouloir faire de l’auto-célébration, je crois pouvoir dire que l’ambiance générale a été excellente et que la qualité des échanges a été d’un très bon niveau, témoignage des étudiants à l’appui au moment de leur départ.
Je ne vais pas faire ici l’éloge de l’usage vertueux de l’argent public, encore que…, mais souligner à quel point des synergies inédites peuvent porter un projet important, par ses enjeux comme par le nombre de personnes activement impliquées. Bien sûr, en formindepien pur jus, j’ai rappelé haut et fort que la manifestation s’était faite sans un centime de l’industrie pharmaceutique. Je terminerai en remerciant Messieurs Bisson et Vinot (Université), Monsieur Dalmasso (Directeur du CH de Breil), Monsieur Joseph Ghilardi (Maire de Breil), Monsieur Gilbert Mary (Conseiller général), et tous mes collègues et amis de l’hôpital qui ont permis la réussite de la manifestation du 10 novembre 2012.

A l’heure actuelle, nous avons entamé la préparation d’un nouveau Colloque de la même inspiration, prévu à Breil-sur-Roya le 1er juin 2013.

Dans le même registre, nous avons organisé une autre manifestation basée sur le strict volontariat et la bonne volonté des uns et des autres : il s’agit d’une rencontre entre psychiatres français et italiens qui a eu lieu les 22 et 23 novembre 2012 à Gorizia (Frioul Vénétie julienne), et qui a été consacrée à « L’Héritage de Franco Basaglia ». Celui-ci est, on le sait, le grand réformateur de la psychiatrie italienne, qui a, de sa nomination à la direction de l’hôpital psychiatrique provincial de Gorizia en 1961, jusqu’à la promulgation de la Loi 180 le 13 mai 1978, permis que ferment les manicomi (hôpitaux psychiatriques italiens) de très sinistre mémoire.

[(image|=={image}|et{|non}|oui) Hôpital psychiatrique provincial de Gorizia ][(image|=={image}|et{|oui}|oui)

L’œuvre de Basaglia est généralement assez mal connue en France et y fait l’objet de préjugés tenaces. C’est pourquoi, des psychiatres français de l’Association Piotr-Tchaadaev et de la Fédération ALFAPSY (psychiatres privés), ont pu rencontrer à Gorizia leurs collègues italiens (dont certains furent collaborateurs de Basaglia) et visiter l’ancien hôpital provincial de Gorizia et les nouvelles structures de santé mentale en activité. Le projet de cette manifestation avait été très bien accueilli par Marco Bertoli, Directeur de l’ASS2 (Agence des Services Sanitaires), lui-même psychiatre, ainsi que par Corinna Michelin et Franco Perazza, psychologues, qui ont été et restent nos précieux interlocuteurs dans l’organisation de la rencontre de novembre 2012 et pour celle que nous voudrions faire en 2013. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés. Nous n’avons évidemment sollicité aucune aide de l’industrie pharmaceutique pour ce projet, mais simplement l’hospitalité de l’hôpital pour les exposés et les échanges. Nos amis italiens ont organisé notre visite de lieux d’hébergement et de soins, ainsi que la journée de travail, dans un climat très amical, et les échanges ont été particulièrement nourris, les obstacles linguistiques ayant pu être aisément surmontés, notamment grâce à la persévérance des traducteurs bénévoles. Nous sommes de plus repartis avec de nombreux documents (écrits et filmés) sur le travail du Centre de santé mentale de Gorizia et ses riches expériences de désinstitutionalisation.

A ce jour (mars 2013), nous sommes en mesure de vous communiquer aussi le programme presque définitif du prochain Colloque international de Psychiatrie et de Psychanalyse, « Un Divan sur le Danube » (10ème édition) qui aura lieu à Budapest du 7 au 10 mai 2013. Nous n’y sommes aidés « que » par les Instituts culturels français et italien, par le Centre de Psychiatrie communautaire de Kalvaria ter (rattaché à l’Université Semmelweis) et la Fondation Ebredések. Autrement dit, nous avons des lieux où nous réunir, où exposer des travaux de patients. Et s’il faut prévoir un « repas tiré du sac », gageons que personne ne s’en scandalisera. Un projet de voyage organisé pour quatre ou cinq patients venus de France à l’occasion du Colloque devrait aussi pouvoir être mené à bien cette année.

En espérant ne pas avoir été trop long, je voudrais souligner en conclusion qu’il convient peut-être de privilégier maintenant des rencontres en s’appuyant sur les services publics, sans leur demander des financements qu’ils n’ont évidemment pas, en France comme en Italie ou en Hongrie, mais en valorisant le travail et les échanges entre professionnels directement concernés. Peut-être que la psychiatrie, de par ses préoccupations et pratiques spécifiques, se prête-t-elle mieux que d’autres spécialités à ce type d’organisation, mais je n’en suis pas du tout certain. L’avis sur ce point de collègues d’autres champs de la médecine me sera évidemment très précieux.

Jean-Yves Feberey
Psychiatre (06)

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