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J’ai déjà plaidé coupable

Il est plutôt flatteur pour mon ego de lire dans le Monde que « Le professeur Molimard est considéré comme un des experts les plus importants sur le tabagisme », sur le même podium que les prestigieux Jean-Pierre Changeux, Jean-Pol Tassin et Jacques Glowinski du Collège de France [1]. Sauf que c’est issu des archives secrètes de Philip Morris !

Elles "révèlent" que mon laboratoire a reçu une subvention de Philip Morris de 1986 à 1998. Que voilà une belle révélation qui enfonce une porte ouverte ! Elle arrive 10 ans après que j’ai moi-même dévoilé ce fait en 2003 dans le dernier chapitre de mon ouvrage "La Fume". Je regrette que le Monde n’ait pas apporté cette précision. Rien ne m’obligeait à une telle déclaration publique. La loi de transparence ne concerne que les liens d’intérêt avec les fabricants de produits de santé, et ce n’est qu’en 2007 qu’en paraissait le décret d’application, après un recours du Formindep en Conseil d’État. Quant aux articles scientifiques, il n’était pas courant à l’époque de révéler ses ressources, sauf à remercier par courtoisie ceux ayant directement financé le travail.

Mais je n’avais pas non plus caché ce lien dans ma déclaration de liens d’intérêts au Formindep. Sur ce point, je dois remercier le journaliste d’avoir rectifié les dates où j’avais bénéficié de subventions. Mais lorsque j’ai écrit cette déclaration en 2008, l’important pour moi était de signaler ce lien. J’aurais pu ne pas préciser de date, mais c’est ce premier contrat de 3 ans qu’il m’est venu à l’esprit de citer, sans juger essentiel de plonger dans mes archives pour préciser combien de temps il avait été reconduit. Erreur de ma part, mais quel intérêt aurais-je eu à cacher que Philip Morris m’aurait accordé son soutien jusqu’en 1998 ?

Lors des réunions de travail de la commission Hirsch chargée d’un rapport demandé par le Ministre de la santé en avril 1986, dont j’étais désigné co-rapporteur, j’ai fait la connaissance de M. Marcovitch, responsable scientifique de Philip Morris Europe [2]. Je lui ai fait part de la détresse de mon laboratoire, totalement dépourvu de moyens et prêt à licencier son unique technicienne. Or il participait en corollaire à des discussions entre tous les industriels du tabac et la Ministre de la Santé suivante, Madame Barzach. Elles aboutirent en décembre 1987 à la signature d’un accord prévoyant qu’ils constitueraient en1988 une commission tripartite associant les industriels, l’État et des experts choisis par les deux parties pour contrôler un financement de la recherche par l’industrie. Je devais clairement en être. La SEITA, entreprise française, devait l’organiser. M. Marcovitch m’a proposé son aide « en attendant que la SEITA constitue la commission », et demandé comment une subvention pourrait être gérée. Je lui ai envoyé en septembre 1986 les coordonnées de Naturalia & Biologia. Mais je me souviens qu’il me disait : « Nous sommes prêts à vous aider, mais que fait la SEITA ? ». N’ayant plus aucun document quant au contrat effectif, j’ai naturellement pensé en rédigeant ma déclaration publique d’intérêts qu’il était postérieur à l’accord Barzach de 1988.

Or que faisait la SEITA ? En fait, le professeur Albert Hirsch lui-même, signataire du rapport, a torpillé cette initiative en se prêtant avec la SEITA à la constitution d’une association–maison, l’Association de Recherche sur les Nicotianées, ARN.

Les archives disent qu’un chercheur à plein temps m’aurait été accordé. Il n’a jamais été question que de payer mon unique technicienne, et quelques frais de fonctionnement. Je n’ai jamais eu de chercheur à plein temps, seulement des thésards bénéficiant ou non de bourses de la Société de Tabacologie, qui ont permis quelques travaux.

L’industrie pharmaceutique ne finance que ceux prêts à promouvoir ses médicaments, sans qu’ils soulèvent pour autant l’opprobre. Les fumeurs assurent à l’État une rente annuelle de près de 13 milliards d’euros. Il ne trouve pas à en distraire un seul pour aider un des rares chercheurs sur la dépendance au tabac. Que reste-t-il donc à celui qui croit qu’il y trouvera peut-être la clé d’une lutte efficace contre le tabagisme ? Sinon d’accepter de l’argent lorsque l’occasion est offerte et qu’on l’assurera être libre de ses choix expérimentaux, ce qui fut le cas, ou de renoncer.

J’ai effectivement participé aux réunions du Groupe de Travail constitué par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique sur les additifs au tabac, présidé par le Pr Boudène, toxicologue. J’ai la naïveté de croire que c’est mon expertise sur le tabac qui m’a valu d’être désigné dans cette commission officielle, destinée à restreindre la liste des additifs autorisés. Je n’ai pas été rétribué pour cela.

L’article suggère que j’aurais participé en 2009 à une réunion à Bruxelles organisée par le TICAP. Bien que partageant certaines de ses idées, j’ai refusé d’assister à cette réunion, en envoyant une lettre expliquant les raisons de ce refus, tout en précisant ma position critique vis-à-vis de la politique actuelle à l’encontre du tabagisme. Je n’ai pas écrit la traduction en anglais qui a été lue lors de cette réunion. Mais j’ai aussi refusé d’aller à Genève témoigner à un procès intenté par l’association "Les dissidents de Genève" contre les interdictions de fumer, tout en envoyant une lettre analogue à celle au TICAP. M’étant toute ma vie consacré à ce que les fumeurs s’arrêtent, je tiens absolument à me démarquer de toute tentative de défense ou de promotion du tabagisme. Peu me chaut de savoir si ces groupes de protestataires sont financés par les tabagiers s’ils s’en défendent.

Je suis suffisamment censuré pour ne pas refuser de voir diffuser mes idées, opposées à la politique actuelle qui s’attaque aux fumeurs plutôt que les aider. Alors je réclame hautement le droit de m’exprimer toutes les fois que j’en ai l’occasion, et n’accepterai jamais de m’autocensurer. Sans quoi, je rentrerais dans le rang et renoncerais à défendre une Altertabacologie.

Ce qui me touche le plus dans l’article du Monde est que cette involontaire inexactitude dans ma déclaration d’intérêts donne prise aux attaques visant à me décrédibiliser, et y expose le Formindep. J’en porte toute la responsabilité. Je ne puis accepter d’entraver l’action de notre association que je considère comme essentielle. C’est pourquoi je propose ma démission au Conseil d’Administration.

Robert Molimard

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