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Nous allions voir ce que nous allions voir !

Le scandale du Mediator devait sonner le glas d’une expertise médicale sous influence et provoquer une refonte totale du système décisionnaire en matière de politique de santé publique. Les autorités sanitaires françaises devaient êtres réformées pour, enfin, appliquer transparence et indépendance à l’égard de l’industrie pharmaceutique.

Ainsi, pendant que l’Agence du médicament (ex-Afssaps) était sommée de changer de direction, le Pr Jean-Luc Harousseau devenait le pilote de la Haute Autorité de Santé (HAS) début 2011, en remplacement du Pr Laurent Degos. Malheureusement, son début de mandat fut terni d’emblée. Le Pr Harousseau avait signé une première déclaration publique d’intérêts vierge de liens avec l’industrie pharmaceutique, avant d’annoncer finalement que lui et les structures qu’il dirigeait avaient reçu près de 10 millions d’euros de diverses firmes pharmaceutiques durant les trois dernières années précédant son arrivée à la tête de la HAS.

Alors que le scandale du Mediator battait son plein et mettait sous pression gouvernants et autorités sanitaires, le Formindep remportait une bataille d’importance pour la transparence et l’indépendance en obtenant l’abrogation par le Conseil d’État de la Recommandation de bonne pratique (RBP) de la HAS sur le diabète de type 2 pour cause de mauvaise gestion des conflits d’intérêts des experts ayant élaboré cette recommandation. La HAS, acculée par cette décision, décida finalement d’annuler la recommandation sur la maladie d’Alzheimer de 2008 (véritable symbole d’une expertise sous influence), mais également d’en suspendre six autres suspectes de conflits d’intérêts mal gérés, et de réviser l’ensemble des recommandations émises depuis 2005 Haute Autorité de Santé. [1]

De plus, comme je l’ai démontré dans ma thèse, ces recommandations de la HAS étaient scientifiquement biaisées, conséquence directe des influences industrielles. En décidant de revoir ainsi ses productions, la HAS semblait prendre acte de l’importance de cette question éthique majeure que représente une information médicale libérée de conflits d’intérêts industriels.

C’est dans ce contexte qu’étaient attendues en cette fin d’année 2011, la réévaluation des médicaments anti-Alzheimer par la Commission de la Transparence, puis la nouvelle recommandation de la HAS sur la maladie d’Alzheimer.

Si la Commission de la Transparence n’a finalement pas conclu à un Service Médical Rendu (SMR) insuffisant des médicaments anti-Alzheimer, qui aurait pu conduire à leur déremboursement et in fine à l’arrêt de leur prescription, l’argumentaire du rapport, reposant pour l’essentiel sur l’analyse de Philippe Nicot, expose sans ambiguïté et preuves à l’appui, leur absence de bénéfices cliniques tangibles, pour une toxicité démontrée et largement sous-estimée [2].

En toute logique, la nouvelle recommandation de la HAS devait tenir compte de ce rapport, comme annoncé dans son communiqué de presse du 16 décembre 2011.

Mais à la lecture de cette "production", la question immédiate qui vient à l’esprit est : la HAS se paie-t-elle la tête du Formindep, des soignants, et plus grave encore des patients ?

La première recommandation, celle de 2008, a été retirée, certes… Mais, comme le démontre l’analyse détaillée réalisée par Philippe Masquelier publiée ce jour sur notre site, c’est pour mieux revenir en 2011 sous la même forme, avec la même clémence à l’égard des médicaments anti-Alzheimer, et sans un mot du nouvel avis de la Commission de la Transparence ! [3]

Même si des mots ont été changés par-ci par-là, la mouture 2011 n’apparaît être qu’un copié-collé de la version 2008 ! Mais l’astuce qui permet à la HAS de se refaire une virginité à moindres frais sur l’autel de la bonne conscience et de l’éthique médicale, est un groupe de travail 2011 qualifié d"indépendant". La belle affaire…

La HAS va-t-elle se comporter ainsi pour la nouvelle recommandation sur le diabète de type 2 ? Et pour toutes les autres recommandations "provisoirement suspendues » ?

La HAS va-t-elle tenter de redorer son blason au nez et à la barbe de tous, grâce à la constitution de "groupes de travail" élaborés à partir de "prête-noms" sans liens d’intérêts majeurs apparents, faux-nez permettant de conserver et de blanchir des contenus scientifiques biaisés écrits par les anciens groupes aux conflits d’intérêts patents ?

A travers cette instrumentalisation de l’indépendance de l’expertise pour blanchir une recommandation altérée par des influences commerciales non maîtrisées, la HAS confirme qu’elle n’a, hélas, toujours rien compris à l’importance de l’indépendance de l’information médicale.

Fournir des données indépendantes pour soigner à l’abri des influences des firmes pharmaceutiques n’est pas un jeu de l’esprit. C’est prendre les moyens de se protéger d’un vrai risque sanitaire, mesurable sur des critères de morbidité et de mortalité. Un risque sanitaire, comme l’est le tabagisme pour le cancer, l’hygiène pour les infections hospitalières, la vitesse ou l’alcool pour les accidents de la route, etc.

La HAS, en se moquant aussi ouvertement de cette question de l’indépendance des décisions, méprise les soignants et les patients, joue avec la santé des populations, et continue à servir des intérêts autres que ceux de la santé publique. Le Formindep condamne vivement cette attitude et continuera sans désemparer son action pour la contrer.

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