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Croisades anti-tabac

La société doit résoudre les deux problèmes posés par la fumée : nuisance que les non fumeurs trouvent insupportable, et risque pour la santé des fumeurs. L’unique réponse est répressive : interdictions, augmentations de prix. Elle est populaire, puisque les non-fumeurs ont une écrasante majorité absolue des 2/3, savourent de ne plus être enfumés dans un restaurant ou un train, et que les fumeurs les soulagent d’une part de leurs impôts.

La solution serait que les fumeurs s’arrêtent. On ferait d’une pierre deux coups : confort des non-fumeurs, et levée de l’énorme tribut que paient les fumeurs de leur santé et de leur argent. Ce n’est pas si simple. Le tabac crée une puissante dépendance. Il suscite une DEMANDE. Elle veut être satisfaite. L’Histoire le démontre, elle le sera. En moins d’un siècle après sa découverte, quand n’existaient ni presse, ni radio, ni télévision, ni industrie tabagière, le tabac a conquis la terre entière par le seul bouche-à-oreille. Que valent nos interdictions et nos amendes, quand ni le sultan turc Amurat IV qui coupait le nez ou la langue et décapitait les récidivistes, ni le pape Urbain VIII qui excommuniait ne purent empêcher cette diffusion. La politique menée est un échec clair. Elle ne combat pas le tabagisme. C’est une politique ANTI-FUMEURS.

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Or un fumeur se sent déjà coupable dès sa première cigarette du matin. De gaspiller l’argent du ménage, de risquer d’abandonner à la misère sa veuve et ses enfants, de son impuissance à s’arrêter. Si l’on en rajoute en l’accusant d’assassiner son voisin avec sa fumée "passive", la réaction normale est de s’enfermer dans une citadelle, un tabagisme "retranché". [1]

Tout tabacologue sait qu’il doit travailler AVEC et non CONTRE son fumeur s’il veut être utile. Quoi d’étonnant que le Ministère de la Santé irlandais (Slàn) reconnaisse que depuis l’interdiction dans les pubs, le pourcentage de fumeurs soit passé de 27 % à 29 %, qu’en France la baisse du tabagisme des mineurs soit stoppée, les ventes de cigarettes augmentent malgré la contrebande croissante, la fréquentation des consultations de tabacologie et les ventes de médicaments de "sevrage" s’effondrent. Pour la première fois depuis que je l’ai créé en 1986, le Diplôme de Tabacologie de Paris est passé en deux ans de 153 à 60 étudiants ! Comme si tous pensaient que la loi a définitivement réglé la question du tabac. Pourquoi un tel aveuglement ? Le fumeur est la seule véritable victime du tabac. Face aux considérables enjeux financiers, son sort ne pèse pas lourd. Qui aurait intérêt à ce qu’il s’arrête ?

Surtout pas l’état. Depuis Colbert, il a compris que le tabac était un pactole fiscal. Pourquoi vouloir le tarir ?

Pas plus l’industrie tabagière. Comme toute industrie, elle ne vise que le profit. Son intérêt évident est de conserver ses clients. Pour diminuer le risque, elle voudrait faire lever l’interdiction du tabac à sucer en Europe. L’exemple suédois démontre qu’il est 90 % moins nocif que la fumée. C’est l’arme absolue contre le tabagisme passif et les incendies. Mais ses tentatives sont combattues comme venant du démon. Quelques apprentis sorciers voudraient l’éliminer en la ruinant par des procès. Mais cela ne supprimera pas la demande. Une industrie officielle, c’est un interlocuteur, ça se contrôle, on peut formuler des exigences. Si elle disparait, cultures et fabrication iront dans quelque pays africain, on trouvera n’importe quelle herbe toxique dans les contrefaçons, des filières mafieuses de contrebande se développeront. La répression policière fera monter les prix, donc les profits du trafic. L’argent transitera par les paradis fiscaux, alimentant petite et grande délinquance. Ne nous voilons pas la face. Cela se développe sous nos yeux.

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Pas davantage l’industrie pharmaceutique. Nouvelle venue dans l’arène, parée de l’auréole des quelques médicaments salvateurs, sa préoccupation première est aussi le profit. Son intérêt n’est pas de guérir les fumeurs, c’est de leur vendre des médicaments, si possible à vie. On voit pointer le bout de l’oreille avec messages scandaleux comme : "Si vous ne pouvez arrêter de fumer, diminuez votre risque avec des gommes à la nicotine". Ses lobbies puissants infiltrent les centres de décision, tiennent les media par la publicité. Le thème du "tabagisme passif" a justifié la cascade d’interdictions en Europe. Ma démonstration qu’il s’agissait d’une grossière manipulation sponsorisée par l’industrie pharmaceutique, pourtant publiée dans une grande revue courageuse, n’a eu aucun écho [2]. Aux USA, on commence à s’attaquer à ceux qui fument chez eux.

Pas non plus le fumeur. Certes il aurait tout intérêt à s’arrêter. Il adhère souvent aux interdictions, espérant fumer moins. Il sait qu’il faudrait qu’il arrête, il n’en a aucune envie. Il voit sa cigarette comme VITALE. C’est pourquoi la recherche scientifique sur le tabac, qui seule pourrait l’aider, n’a aucun soutien populaire. Il la voit comme la scie de la branche sur laquelle il est assis ! Ayant vécu dans ma famille la longue agonie d’un cancer du poumon, j’ai mesuré mon impuissance de médecin et consacré dès 1977 mon laboratoire à l’étude de la dépendance. Très vite, je constatai mon isolement scientifique total. Quel paradoxe, quand les épidémiologistes faisaient du tabagisme la cause la plus importante mortalité, que cette absence totale de recherche scientifique !

Aucun laboratoire de l’INSERM ou du CNRS n’étudie le tabac. Une montagne de travaux sur la nicotine, qui se vend, mais ne crée pas de dépendance. Rien sur le tabac, qui accroche tant. Beaucoup de croisés anti-tabac, pas de chercheurs. J’ai fondé en 1983 la "Société de Tabacologie" pour promouvoir une véritable recherche attirant des jeunes. Subventions ridicules, comparées à celles des campagnes médiatiques anti-tabac. Echec total. Aucun laboratoire pour embaucher nos jeunes chercheurs formés. Cela a un sens : le tabac est le diable, nul besoin de comprendre, il suffit de le combattre. Pourtant, la peste n’a été vaincue ni par les incantations, les processions, les exclusions, les autodafés, mais quand on eut saisi le rôle de la puce du rat dans sa transmission, d’où une prévention efficace, et que Yersin isola le bacille. Faute de recherche, nous en sommes toujours là. Des mots, du bruit, du vent, des contraintes de plus en plus fortes dont on mesurera un jour les effets pervers sur la santé et la société. Rien de concret et de vraiment efficace. En 1977, le but de l’OMS était l’éradication du tabagisme en 2000 ! Vœu pieux.

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