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Si, comme le dit l’adage, "l’argent est le nerf de la guerre" alors il faut se rendre à l’évidence : ce sont les firmes pharmaceutiques qui assurent la formation et l’évaluation du corps médical français.

Déjà plus de 90 pour cent des organismes et des sessions de formation continue en France sont financés directement ou indirectement, en totalité ou en partie, par les firmes pharmaceutiques. De plus en plus de sociétés savantes médicales ou d’organismes de formation développent avec elles des " partenariats éthiques " et des " collaborations responsables " pour financer leurs actions, mettant fin pour certains à l’indépendance qu’ils revendiquaient car ils connaissent parfaitement le lien entre indépendance de l’information et qualité des soins.

Les Conseils Nationaux de la Formation Médicale Continue (CNFMC) chargés, comme leur nom l’indique, de la mise en place de la formation continue des médecins, n’ont toujours pas rendu transparents les conflits d’intérêts de leurs membres avec les firmes, malgré leurs déclarations il y a plus d’un an suite à l’appel d’un collectif de patients et de professionnels [1]. Concernant l’indépendance des formations, les critères d’agrément proposés par certains de ces conseils sont autant minimalistes qu’hypocrites [2] . Ils continuent à favoriser la présence d’autres intérêts que ceux des patients dans la formation des médecins. Présence que l’Ordre des médecins, garant de leur indépendance [3] , trouve " réaliste " et " essentielle " [4].

Les gestionnaires de la Formation Professionnelle Conventionnelle (FPC), pourtant financée par l’argent de la collectivité nationale, n’excluent pas formellement la possibilité d’intrusion d’intérêts privés pour cofinancer, par exemple, l’environnement des formations proposées [5]. Ainsi les contenus des formations seraient "indépendants" mais, durant celles-ci, les médecins pourraient être logés, nourris, voire divertis par les firmes. Prétendront-ils, là aussi, éviter toute forme de "reconnaissance du ventre" vis-à-vis de ces bienfaiteurs ?

Continuons cette énumération de la dépendance. Les autorités de régulation sanitaire revendiquent elles aussi des collaborations " respectueuses " et des partenariats " bien compris ". Conséquence de son absence de moyens et de réflexion éthique, c’est à la "visite médicale", outil publicitaire et marketing des firmes, que la Haute Autorité de santé (HAS) va confier la délivrance des recommandations officielles aux médecins [6]. Encore une sous-traitance scandaleuse d’objectifs de santé publique confiée à des intérêts industriels.

Enfin, l’Evaluation des pratiques professionnelles (Epp) des médecins se met en place. Elle a pour objectif de permettre aux médecins d’obtenir tous les cinq ans une attestation garantissant à la population un minimum de mise à jour de leurs connaissances et de leurs pratiques. Comment ne pas s’en réjouir ? La Haute Autorité de santé permet l’organisation de ces Epp par les organismes de formation médicale continue dont on a vu la dépendance quasi-générale aux firmes pharmaceutiques. Et le financement ? Cette question pourtant fondamentale au plan éthique ne semble pas préoccuper outre mesure la HAS : ce n’est pas son problème, explique son président dans une interview [7].

Qu’il se réjouisse ! La solution est trouvée ! La mise en place de l’Epp, pour les médecins libéraux, est confiée aux Unions Régionales de Médecins Libéraux (URML). Là encore, les conflits d’intérêts de ces structures, pourtant élues par les médecins et financées par leurs cotisations, mériteraient d’être précisés. Par exemple, ces Unions ne viennent-elles pas de décider de faire financer à 80 pour cent leur site internet national par... la firme PFIZER [8] ? Alors comment s’étonner de la récente affirmation du président de la conférence des présidents d’URML, qui se réjouit dans une interview que le financement de l’Epp soit trouvé et que "l’industrie pharmaceutique pourra (...) contribuer à la condition que soit assurée l’indépendance des médecins" (sic). [9]
Ce même président qui déjà, en avril 2004, fustigeant ces « caciques puritains » qui demandent l’indépendance de la formation des médecins, expliquait sans rire que « la visite médicale, vectrice d’une information validée fondée sur des référentiels scientifiques, est un facteur de lutte contre l’isolement du médecin ». [10]. Autant permettre à une chaîne de télévision de financer les vacances des membres du CSA, à condition que soit préservée leur indépendance bien sûr...

En refusant de prendre les distances que commandent l’éthique et la santé publique avec des intérêts autres que ceux des patients, les responsables de santé publique et les professionnels de santé prennent le risque de voir se reproduire régulièrement ce que le magazine Nature présentait récemment comme " la plus grande catastrophe de l’histoire de l’industrie pharmaceutique [qui] a peut-être causé plus de 20 000 décès " [11] : le scandale du rofecoxib (Vioxx®). On voit venir le temps où la responsabilité juridique de ces derniers sera recherchée dans ce type d’affaire, et plus seulement celle des firmes.

Dans d’autres pays, la prise de conscience du caractère inacceptable et dangereux de cette situation de dépendance des professionnels amène les responsables sanitaires à prendre des mesures favorisant l’indépendance de leur formation. En France, c’est différent.

Il est temps que les citoyens, tous amenés à être un jour des patients et à remettre leur santé entre les mains des médecins, réclament haut et fort la transparence et l’indépendance de la formation et de l’évaluation des pratiques de ces derniers.

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