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Dans son numéro d’avril 2008, la revue Pharmaceutiques qui se présente comme « la revue mensuelle des cadres de l’industrie et des décideurs institutionnels du monde de la santé » donne des informations intéressantes sur le marché mondial des médicaments antidiabétiques.

En 2007 la classe médicamenteuse des glitazones [1] représenterait à elle seule plus de 50 % du chiffre d’affaires des antidiabétiques oraux. Cette classe comporte deux médicaments, la pioglitazone, commercialisée sous la marque Actos° par la firme Takeda, et la rosiglitazone commercialisée par la firme GSK sous la marque Avandia°, ou Avandamet° lorsqu’elle est associée à la metformine, un autre antidiabétique. (Voir graphique).

A la lumière de ces données la question qui se pose est la suivante :

Les médicaments antidiabétiques les plus vendus dans le monde sont-ils bien ceux qui sont le plus profitables à la santé des patients ?

Des bénéfices prouvés pour les patients

Depuis 1997 [2] on sait qu’un “vieux” médicament, la metformine, commercialisée sous le nom de Glucophage° et sous des formes génériques, est le seul à avoir démontré qu’il diminuait la fréquence de certaines complications du diabète et pouvait épargner des vies. Ce traitement médicamenteux doit s’insérer dans une stratégie de soin tournée d’abord vers la prévention, la diététique et l’exercice physique. [3]

Le message simple à retenir pourrait être celui-ci : « Si vous n’êtes pas diabétique, pour réduire le risque de le devenir, bougez plus, mangez mieux et moins ; si vous êtes diabétique, appliquez les conseils précédents et, si votre diabète justifie la prise de médicaments, la metformine est sans doute le premier médicament à prendre pour éviter les complications du diabète. »

Les preuves manquent pour les glitazones

Les glitazones, elles, n’ont toujours pas prouvé à ce jour les mêmes bénéfices : pas de complications ni de décès en moins [4] liés au diabète. Au contraire, la fréquence des effets indésirables, parfois graves, voire mortels [5] de ces médicaments ne cesse d’augmenter au fur et à mesure de leur durée de commercialisation.

Au point que les publications médicales internationales indépendantes [6] ne recommandent pas les glitazones pour traiter les diabétiques de type 2.
La revue Prescrire écrit dans son communiqué :
« Diabétiques de type 2 : mieux vaut se passer des glitazones
Les glitazones (Avandia°, Actos° ou autres) n’apportent aucun bénéfice pour les patients diabétiques mais un surcroît d’effets indésirables, parfois très graves. Prescrire continue de pointer le choix des agences du médicament, parfois dommageable pour les patients. (…) Selon les essais cliniques, les glitazones font certes baisser le taux de sucre dans le sang, mais elles n’apportent aucun bénéfice tangible pour les patients et ont des effets indésirables graves, notamment cardiaques
 ».

Le succès commercial d’un échec pharmaceutique

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le Top 10 des antidiabétiques oraux (en % du CA mondial)
Graphique tiré du n° 156 de la revue Pharmaceutiques (avril 2008)

Selon les données de la revue Pharmaceutiques la metformine, antidiabétique de référence, représenterait sous la marque Glucophage° 2,6 % du marché mondial. Les glitazones, antidiabétiques à ne pas utiliser et dont les effets indésirables graves continuent à augmenter, totalisent un chiffre d’affaires égal à 50,2 % du marché ! (Voir graphique).

Comment expliquer cette réalité autrement que par un marketing industriel particulièrement efficace, qui repose sur des moyens d’influences visibles ou invisibles :

  • L’influence de leaders d’opinion, participant aux essais cliniques financés par les firmes productrices de glitazones pour convaincre les prescripteurs d’utiliser largement ces médicaments ; [7]
  • les cadeaux, les repas, les soirées de formation continue, les congrès dans des conditions confortables ;
  • le noyautage subtil d’associations de patients
  • l’implication des firmes dans les réseaux de soins avec la bénédiction des professionnels de santé ;
  • etc.

L’épidémie actuelle de diabète dans le monde représente une opportunité exceptionnelle pour une industrie pharmaceutique en difficulté. Le marché des médicaments antidiabétiques dans le monde est actuellement dominé par des médicaments davantage bénéfiques à la santé des firmes et de leurs actionnaires qu’à celle des patients. Pendant que les firmes se sucrent les malades dégustent [8].

Le rôle des professionnels de santé et des autorités sanitaires pour protéger la santé des patients, devrait être déterminant. Mais, là aussi, leur échec se révèle.

Post Scriptum :

Conformément à l’article L 4113-13 du Code de la santé publique, l’auteur, médecin généraliste, n’a déclaré aucun conflit d’intérêt relatif à cet article.

L’écriture de cet article a bénéficié d’une procédure de relecture collective au sein du collectif Formindep.

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