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vendredi 20 juin 2014

Les conflits d’intérêts en médecine : quel avenir pour la santé ? : France, Etats-Unis, Japon

Marc A. RODWIN

Ce livre est la traduction française du livre "Conflicts of Interest and the Future of Medicine" du chercheur étatsunien Marc A. Rodwin. Marc Rodwin est juriste et s’intéresse depuis des années à la question des conflits d’intérêts en santé. Le Formindep a présenté cet ouvrage lors de sa sortie en mars 2011.

L’auteur passe en revue les causes de confits d’intérêts en médecine dans 3 pays : France, Etats-Unis et Japon. Il peut s’agir de causes liées à l’histoire ou à l’organisation du système de soins, liées aux comportements ou aux modes de rémunération des médecins ou liées aux influences qu’exercent des organismes pour qui la santé est un marché, l’industrie pharmaceutique en particulier. Pour chaque pays, ces différentes causes s’interpénètrent, interagissent, se renforcent souvent.
Selon les pays certains mécanismes sont prépondérants.
En France par exemple, c’est l’influence du pouvoir médical, à travers les syndicats et l’ordre des médecins. Aux Etats-Unis, c’est la société elle-même qui, érigeant la liberté d’entreprendre en dogme, favorise les conflits d’intérêts, à travers les collusions entre médecins, système anarchique d’assurance et industrie pharmaceutique. Au Japon, les médecins vendent eux mêmes les médicaments et sont propriétaires de lits d’hôpitaux.
A chaque fois que la médecine est perçue comme un marché et un moyen de s’enrichir pour ses acteurs, le conflit d’intérêts est présent avec ses risques et ses dérives.

L’auteur décrit également les moyens mis en place dans chaque pays pour lutter contre les conflits d’intérêt, et fait le constat de leur échec global. Le Formindep est cité à plusieurs reprises pour son action contre les conflits d’intérêts au sein de la HAS, et parmi les initiatives "professionnelles" pour lutter contre leurs influences.

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Le livre s’achève sur des pistes de propositions. Tout en soulignant qu’aucun système ne protègera efficacement contre les conflits d’intérêts et leurs risques, et que chaque système génère ses propres conflits d’intérêts, Marc Rodwin semble suggérer qu’une médecine socialisée et étatisée serait peut-être la moins génératrice de conflits d’intérêts. Devant l’impossibilité, voire l’indécence d’une telle idée au pays du libéralisme-roi, Marc Rodwin expose le concept anglo-saxon de "professionnalisme". A travers ce "professionnalisme", ce sont les soignants eux-mêmes qui, par une visée éthique propre, deviennent les garants de l’intérêt général et de la santé publique, en forgeant eux-mêmes les outils de protection contre les conflits d’intérêts. Ce professionnalisme s’apparente à la déontologie française. Elle est efficace tant qu’on la respecte. C’est à dire, comme on le redécouvre tout au long de livre et en témoigne le Formindep à travers plus de 10 années d’engagement, de façon très exceptionnelle. Quand on lit par exemple dans les chapitres consacrés à la France comment l’Ordre des médecins, garant du "professionnalisme" en France, contribue lui même activement à la production des conflits d’intérêts, on reste interrogatif devant cette proposition qui apparaît naïve. Le respect de l’éthique ne peut être confié aux seuls professionnels.

Comme ce livre est une traduction d’une édition parue en mars 2011, dans la traduction actuelle d’avril 2014 nombre d’éléments d’actualité importants qui ont mis en évidence l’importance des conflits d’intérêts ne figurent pas. Par exemple en France, le désastre du Mediator est absent, de même la loi dite Bertrand du "sunshine act" à la française qui s’en est suivie, et le fait qu’elle ait été vidée de son sens par la suite. Voir les nombreux articles du Formindep sur le sujet [1].

Pour les chapitres étatsuniens, pas d’allusion ou très peu au Physician Payment Sunshine Act "original", aucune à l’Obamacare qui avait pour objectif d’étendre la couverture maladie et pouvait contribuer à réduire certains conflits d’intérêts. On peut regretter qu’une actualisation n’ait pas été possible avec sa traduction.

Au total ce livre représente une très belle somme de recherche universitaire sur un sujet essentiel pour le coût et la qualité des soins. Les données présentées sont très nombreuses, et replacent la question des conflits d’intérêts dans leur globalité, au delà de ceux liés à l’industrie pharmaceutique, qui restent les plus prégnants, les plus graves, les plus dangereux.

Ce livre sera présenté par son auteur entouré d’invités de marque lors d’une conférence qui aura lieu le MARDI 24 JUIN 2014, DE 17H30 À 19H30
à l’Auditorium de l’Hôpital européen Georges-Pompidou
. Les inscriptions sont prises à cette adresse.
La liste des intervenants à cette conférence ainsi que l’éditeur de cette traduction, l’EHESP de Rennes, donnent l’occasion de s’interroger sur la récupération de la notion de conflits d’intérêts par certaines autorités et notables de la médecine ou du droit qui, après avoir contribué durant leur carrière au développement des conflits d’intérêts, s’y intéressent soudain et prétendent les dénoncer maintenant que le sujet est devenu porteur, écartant les vrais acteurs et premiers militants de ce combat. Même s’il s’agit d’un comportement habituel et bien connu, il n’en reste pas moins détestable à chaque fois. [2].

Post Scriptum :

"Les conflits d’intérêts en médecine : quel avenir pour la santé ? : France, Etats-Unis, Japon" de Marc Rodwin

Editeur : Presses de l’EHESP (Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique) (10 avril 2014)

ISBN-10 : 2810901333

ISBN-13 : 978-2810901333

Broché : 346 pages - 30,00 euros

[2L’EHESP a été rebaptisée et dirigée par un professionnel qui était perclus de conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique, et n’y a jamais renoncé même durant son mandat. Il a contribué à éliminer professionnellement de l’EHESP Bernard Junod, qui, le premier en France, a révélé le scandale du surdiagnostic du dépistage mammographique. On relève parmi les invités une célèbre neurologue qui a eu dans sa carrière de nombreux liens avec l’industrie, et qui continue à maintenir des liens étroits avec des firmes singapouriennes chargées de commercialiser des compléments alimentaires placébothérapiques, présentés en Asie comme des médicaments. Un autre intervenant juriste a écrit un livre sur les conflits d’intérêts, mais a été membre de la commission "déontologie et indépendance de l’expertise" de la HAS à la pire époque, celle où les leaders d’opinion des firmes écrivaient impunément les recommandations de la HAS, avant que le Conseil d’Etat n’y mette un peu le holà suite au recours du Formindep.

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  • vendredi 20 juin 2014 - par Thierry Souccar Repondre

    Les conflits d’intérêts en médecine : quel avenir pour la santé ? : France, Etats-Unis, Japon

    J’adore la préface de Martin Hirsch. Je peux témoigner avec Isabelle Robard de son refus, les yeux dans les yeux, dans son bureau de Maisons-Alfort, de remettre à plat les préconisations de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (2001), entachées de multiples conflits d’intérêt. Martin Hirsch a aussi personnellement défendu le rapport Afssa sur la créatine, lui aussi entaché d’un conflit d’intérêt, rapport qui prétendait, contre l’ensemble de la communauté scientifique, que cette substance est cancérogène.
    Thierry Souccar, auteur avec Isabelle Robard de "Santé, mensonges et propagande"

    • vendredi 20 juin 2014 - par Philippe FOUCRAS Repondre

      Les conflits d’intérêts en médecine : quel avenir pour la santé ? : France, Etats-Unis, Japon

      Bien reçu.