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samedi 15 mai 2010

Corruption hospitalière

L’hôpital : la vie rêvée des firmes

Un témoignage rare et accablant

Il s’agit d’un document rare que le témoignage de ce médecin hospitalier sur la réalité de la présence des firmes pharmaceutiques à l’hôpital.

Document rare mais rapportant des pratiques pourtant banales, diffuses, universelles. La plupart des médecins ou étudiants hospitaliers qui liront ce témoignage n’y verront que la vie ordinaire de leur propre service et certains s’étonneront sans doute que cela fasse scandale.

L’hôpital est le lieu de toutes les influences, bien au delà de celles que subissent par exemple les médecins généralistes en ville. C’est à l’hôpital en effet que tout commence, que les prescriptions s’initient, que nombre de médecins généralistes recopieront par soumission et facilité, sans même imaginer les discuter, avec l’approbation implicite des patients : on ne modifie pas ainsi l’ordonnance d’un "Professeur" !

Les firmes le savent bien et offrent ainsi gratuitement ou presque, tel l’Inexium° cité dans ce témoignage, les médicaments aux pharmacies des hôpitaux pour que les médecins des services initient ces prescriptions, reconduites alors indéfiniment en ville.

C’est à l’hôpital que tout se passe. C’est aussi à l’hôpital que la loi du silence sur ces pratiques, peut-on parler d’autre chose que de corruption ? est la plus épaisse. Loi du silence entretenue par honte ou peur pour certains, par facilité ou ignorance de la nocivité de ces pratiques pour d’autres, par arrogance professionnelle pour beaucoup persuadés que leur blouse blanche et leur "éthique" les protègent des influences.

"Je ne vois pas où est le problème" expliquait un des leaders d’opinion de la grippe interrogé sur ses liens avec les industries et les commerçants du médicament. Prescriptions inappropriés et effets indésirables parfois graves, voire mortels, surcoûts pour des soins solidaires, délitement de l’honneur d’être soignant, trahison de la confiance de la société envers ses professionnels de santé, etc. Où est le problème en effet ?

Merci à ce médecin hospitalier d’avoir le courage de témoigner. Nous l’avons laissé anonyme pour des raisons de sécurité hélas évidentes. En France, au 21ème siècle, défendre l’éthique médicale, la vraie, requiert l’anonymat. Eh oui !... On en est là.

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- avec Inexium° pas de problème pour avaler ça docteur !

Relations entre l’industrie pharmaceutique et les praticiens hospitaliers
dans un service de médecine interne, gastroentérologie et hépatologie
d’un hôpital non universitaire. Présents dans le service : deux assistants
qui font office d’internes (visites quotidiennes, ordonnances de sortie,
courrier au médecin traitant du patient), quatre praticiens hospitaliers
temps plein et un praticien temps partiel.

 Les visiteurs médicaux sont omniprésents : présence chaque jour d’au
moins un visiteur médical, parfois tôt dans la matinée. Certains jours
sont présents usqu’à 5 délégués médicaux des laboratoires
pharmaceutiques. Ces visites médicales s’effectuent sans rendez-vous : le
visiteur médicale se présente dans le service et demande à voir chaque
médecin, le plus souvent séparément, et ce à n’importe quelle heure, à
n’importe quel endroit dans le service, n’hésitant pas à pénétrer dans
des lieux confidentiels pour le patient. Il est fréquent de voir dans le
couloir du service au milieu des patients et du personnel hospitalier, un
visiteur médical qui attend patiemment d’appréhender un médecin, mais
aussi dans le service d’endoscopie, de consultations. Le visiteur
médical fait partie intégrante du service au même titre que le patient.

 Des petits déjeuners, en petit ou large comité, sont souvent organisés
par le visiteur médical, cela lui permet de voir tous les médecins du
service en un même lieu et au même moment.

 Les médecins du service font très régulièrement appel au visiteur
médical pour organiser un repas buffet après une réunion de service,
pour une réunion de départ d’un membre du service (médecin, assistante,
secrétaire, infirmière) ou pour une réunion à caractère convivial (galette des rois offerte par le chef de service une fois par an).

 Les assistants du service sont particulièrement visités car ils font les
ordonnances de sortie. Par exemple : dans l’hôpital un appel d’offre auprès
de la pharmacie est fait régulièrement pour obtenir le marché de
l’hôpital pour les IPP [1]. Actuellement l’IPP choisi est INEXIUM° 40 mg, 20 mg
et solution injectable. Si au cours d’une hospitalisation un traitement par
IPP est instauré ( à juste titre ou pas ) ce sera obligatoirement
INEXIUM°. Sur l’ordonnance de sortie il sera logiquement inscrit comme IPP
INEXIUM° ! Le visiteur médical le plus présent dans le service est le
représentant du laboratoire ASTRAZENECA [2]. Ses visites très fréquentes
auprès des assistants, lui permettent de s’assurer de la prescription
d’INEXIUM° sur l’ordonnance de sortie et sur le compte-rendu de sortie
envoyé au médecin traitant [3].

 Parallèlement les assistants sont chaque année inscrits par le
laboratoire à quelques réunions médicales ou congrès organisés par
l’industrie pharmaceutique ou dont la logistique est assurée par
l’industrie pharmaceutique (repas, hébergement, location de salle).

 Certains praticiens hospitaliers sont invités chaque années à 4 ou 5
congrès, en France, en Europe, aux Etats-Unis… Ces invitations
comprennent le voyage, l’inscription au congrès, l’hébergement et les
repas. Ces congrès peuvent durer une semaine.

 Des protocoles sont proposés aux praticiens hospitaliers. Le principe
est souvent le même : inclure des patients dans une étude qui étudie un
paramètre quelconque (effets secondaires, observance par exemple) d’un
médicament. Ces études sont rémunérées. Elles sont souvent d’une
faible valeur méthodologique mais permettent la prescription d’un
médicalement cible au long cours.

 Des EPU [4] organisés par un médecin du service pour des médecins généralistes sont faits avec le soutien d’un laboratoire : invitation des médecins, réservation d’une salle et location de la salle, repas des participants, prêt de diaporamas élaboré par le laboratoire.

Docteur S. , 13 mai 2010

[1ndlr : IPP : médicament "inhibiteur de la pompe à proton" classe thérapeutique utilisée essentiellement pour le traitement des ulcères et du reflux gastro-oesophagien, dans la prévention des saignements gastriques en cas d’utilisation d’anti-inflammatoires chez les sujets à risque. L’Inexium° (ésoméprazole) est un IPP comme les autres, mis sur le marché par AstraZénéca pour maintenir avec succès ses profits suite à la fin de son brevet de l’oméprazole. Il n’apporte rien de nouveau, et est plus cher en ville que les génériques de l’oméprazole, IPP de référence.

[2ndlr : firme pharmaceutique qui commercialise l’Inexium.

[3ndlr : A l’hôpital les prix des médicaments sont libres et sont négociés de gré à gré avec les pharmacies hospitalières. Les firmes peuvent ainsi quasiment offrir une "nouveauté" à l’hôpital après en avoir "convaincu" les médecins hospitaliers de la façon dont il est rapporté dans ce témoignage (repas, congrès et études bidons), et ainsi s’ouvrir le marché. Ça a été le cas en 2000 avec le Vioxx°, vendu à l’époque 1 centime le comprimé à l’hôpital et 10,00 francs en ville (un rapport de 1 pour 1000 !) puis retiré du marché en 2004 après avoir tué plusieurs dizaines de milliers de patients aux USA. C’est actuellement le cas de l’Inexium° et de certaines statines (comme le Tahor° par exemple) utilisés dans le traitement d’hypercholestérolémies.

[4ndlr : enseignements post-universitaires

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  • vendredi 11 juin 2010 - par Choledoque Repondre

    L’hôpital : la vie rêvée des firmes

    L’irruption des visiteurs médicaux dans le travail des médecins peut être évitée.
    C’est ce que je me suis décidé à faire aprés 10 ans d’exercice en médecine générale libérale.
    Il a fallu un peu de courage pour écrire une lettre remerciant les délégué(e)s pour leurs visites. J’ai ensuite affiché la lettre en salle d’attente pour en informer les patients. Les retours ont globablement été positifs des deux parts (même si certain(e)s délégué(e)s essaient encore de m’accrocher aprés 1 an et demi...)
    10 ans peuvent paraître longs, mais c’est la durée qui a été nécessaire pour m’affranchir des habitudes de mes collègues, pour me former à une pensée critique de l’information médicale.
    Le fait de participer à un groupe de pairs, d’être abonné à des revues médicales critiques comme Prescrire et Pratiques et d’assister à des séminaires de la SFTG m’apportent beaucoup plus que les repas et gadgets de l’industrie du médicament.
    L’indépendance et l’impartialité de mes prescriptions sont à ce prix...

  • vendredi 25 septembre 2015 - par Biarnès Jany Repondre

    L’hôpital : la vie rêvée des firmes

    je réagis à retardement à cet article, car depuis une expérience personnelle je cherche des infos sur la surmédication des personnes âgées à l’hôpital.
    Auriez-vous des informations sur des prescriptions abusives de neuroleptiques et anxiolytiques pescrits non dans leur fonction première mais pour "le confort du patient, pour qu’il dorme", chez des personnes non psychotiques, non agitées, non insomniaques.
    Pour la personne de ma famille qui a reçu ( subi ?) ce traitement les effets secondaires étaient désastreux : crises d’agitation, somnolence toute la journée, hallucinations, sentiment de devenir folle...Ces effets ont cessé quelques jours après que nous ayons demandé l’arrêt de cette médication.
    Au vu de la réaction outrée des soignants de ce service de soins de suite, j’ai eu le sentiment que ces prescriptions étaient monnaie courante et totalement banalisées.