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Dépistage organisé du cancer du sein
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Cancer : les risques du dépistage
Le dépistage du cancer procure aux industriels de la santé et à certains politiques une large audience, tant de la part des médecins que de la population.
Les dossiers de synthèse sur le dépistage du cancer du sein publiés par La Revue Prescrire en mars, avril et mai 2006 constatent que l’efficacité de la pratique du dépistage n’est pas démontrée scientifiquement et qu’elle comporte des risques.
La note ci-jointe présente un travail d’investigation sur deux inconvénients majeurs pouvant résulter d’un prélèvement de cellules pour examen au microscope, technique actuellement requise pour poser un diagnostic de cancer :
le risque de surdiagnostic, (relire à ce sujet l’article "Surdiagnostic et logique institutionnelle" du même auteur)
l’accélération de l’apparition de métastases dans les organes vitaux.
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samedi 1er décembre 2007 - par watine Repondre
Cancer : les risques du dépistageDe nombreuses voix s’élèvent pour contester l’utilité du dépistage de masse du cancer du sein par mammographies annuelles ou du cancer de la prostate par dosage annuel du PSA. Cela se justifie car la balance bénéfices/riques de ces dépistages ne penche pas vraiment du côté des bénéfices. En revanche, je ne lis pas beaucoup de critiques à l’encontre du dépistage de masse du cancer colorectal (CCR) par recherche annuelle de sang dans les selles.
Les essais contrôlés, dont certains sont randomisés et d’autres non, ont mis en évidence une diminution de 10 à 20% de la mortalité par CCR dans les populations dépistées. Selon leurs deux dernières méta-analyses en date les intervalles de confiance des risques relatifs (RR) se situent en effet entre 0.8 et 0.95 [1], ou entre 0.78 et 0.9 [2]. Il s’agit d’un bénéfice modeste puisque la borne supérieure de l’intervalle de confiance est proche de 1. Ce bénéfice pourrait même être encore plus modeste puisque si on exprime les odds ratios en intention de traiter, ce qui est sans doute plus objectif, la borne supérieure de l’intervalle de confiance atteint des chiffres plus élevés, par exemple 0,99 pour les essais (non randomisés) conduits en France [3]. Sachant que la non randomisation peut induire des biais par excès et que même parmi les essais randomisés aucun ne l’était en double aveugle, ce qui peut également être source de biais par excès, il n’est pas abusif d’affirmer que l’existence de ce modeste bénéfice n’est pas absolument certaine.
Les risques liés à un tel dépistage sont en revanche incontestables, notamment les hémorragies, les infections, les perforations, voire les décès lors des colonoscopies effectuées en cas de recherche de sang positive, ce qui implique que la balance bénéfices/risques de cette pratique se situe entre l’incertain et le défavorable.
Si les individus (en parfaite santé) qui songent à se faire dépister de cette manière étaient correctement informés quant à cette balance bénéfices/risques, il me semblerait peu probable qu’une majorité d’entre eux persiste dans un tel choix.
Il y aurait d’autres arguments à proposer à l’encontre de ce dépistage de masse, mais ces derniers étant "sous presse" (dans La Presse Médicale), je ne peux vous les dévoiler dans leur intégralité, droits de copyright obligent.
[1] Moayyedi P, Achkar E. Does fecal occult blood testing really reduce mortality ? A reanalysis of systematic review data. Am J Gastroenterol 2006 ; 101:380-4.
[2] Hewitson P, Glasziou P, Irwig L, Towler B, Watson E. Screening for colorectal cancer using the faecal occult blood test, Hemoccult. Cochrane Database Syst Rev 2007 Jan 24 ;(1):CD001216.
[3] Bretagne JF, Manfredi S, Heresbach D. Dépistage de masse du cancer colorectal : présent et avenir. Presse Med 2007 ; 36:1054-63.