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dimanche 9 décembre 2012

Le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux

de Philippe Even et Bernard Debré

Voilà un livre qui mériterait d’être en première ligne dans la bibliothèque du Formindep. Enfin le guide pour le grand public qui expose, à l’abri des influences commerciales, la réalité sur les médicaments.

Son succès impressionnant confirme, après le drame du Mediator°, la nécessité d’un tel document et l’attente des patients et des usagers pour retrouver une confiance ébranlée (à juste titre) dans la médecine et ceux qui l’exercent.

Comme à son accoutumée, Philippe Even ne mâche pas ses mots, et ça fait du bien. Il est plaisant d’y lire la lucide et cinglante analyse de la dérive de l’industrie pharmaceutique, des compromissions de nombre de leaders d’opinion dévoyés de leur mission soignante, d’économistes de la santé zélés des firmes - le dézingage d’un Claude Le Pen est à cet égard un régal -. Le constat global de l’inutilité, voire de la dangerosité d’une grande partie des médicaments sur le marché sera partagé sans hésitation par les soignants protégés des influences pharmaceutiques.

A ce titre le Formindep est touché de se voir cité à plusieurs reprises dans le livre, et de se lire dans les remerciements de ceux à qui "nous devons tout". L’action de Philippe Even à travers ce livre va dans le bon sens, celui de la libération de la santé de l’emprise pharmaceutique, comme cela a été le cas pour ses autres publications, sa traduction du livre de Marcia Angell, ses témoignages, etc.

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En ce sens, ce livre rendra un service utile aux soignants indépendants pour argumenter et défendre auprès de patients victimes de prescriptions davantage induites par les dernières cajoleries des firmes que par les données de la science, la déprescription de la dernière cochonnerie médicamenteuse à la mode. "Voyez..., cher patient, c’est écrit dans le livre du professeur Even".

Toutefois l’utilisation de l’argument d’autorité pour libérer les patients du carcan médicamenteux, lorsqu’il est inutile, laisse un goût amer. L’argument d’autorité est un des outils privilégiés du marketing industriel pour convaincre et soumettre : "le professeur Untel l’a dit !..." L’argument d’autorité, la parole des professeurs, est un mauvais outil, c’est le niveau le plus faible de preuve scientifique, c’est même le signe de l’absence de preuve, c’est la parole de droit divin érigée en vérité. A éviter.

Début 2011, Philippe Even et Bernard Debré, dans leur rapport sur le Mediator, recommandaient que l’AFSSAPS utilise de vrais bons experts indépendants, 30 à 40 disaient-ils. Le Monde écrivait au moment de sa publication : "Au total, le rapport souligne "la totale faillite de l’Afssaps", qui échoue "parce qu’elle n’a jamais eu de directions d’envergure" mais surtout parce que c’est "une usine à gaz", "un labyrinthe dont rien ne peut sortir". Le rapport suggère "une réforme profonde, un véritable tournant". Il veut que l’Afssaps nouvelle s’occupe de missions d’analyse scientifique avec l’aide non plus de 3 500 experts, mais de 20 à 40 de haut niveau, sans conflit d’intérêts."

Il est dommage et dommageable que les auteurs de ce livre n’aient pas appliqué leurs propres recommandations pour son écriture .

Comment un seul homme, voire deux peuvent-ils en quelques mois produire pour le grand public ce que la revue Prescrire analyse et décortique avec difficulté pour les professionnels depuis plus de 30 ans ?

La lecture approfondie de ce livre donne la réponse : c’est impossible.
Si la majorité des informations sont fiables et correspondent effectivement à des données de la science décontaminées des influences industrielles, il persiste trop d’approximations, voire d’erreurs pour en conseiller la consultation en toute confiance.

Nous retiendrons comme exemples hélas parmi les plus significatifs la défense des dépistages organisés du cancer du sein et de la prostate. Comment peut-on promouvoir ( pages 454-455) l’intérêt du dépistage mammographique, en particulier à partir de 40 ans, alors que la dangerosité de ce dépistage à cet âge n’est même plus contestée par les tenants honnêtes de la mammographie ? Comment peut-on mettre en avant la position des urologues (page 457 à 459), et donc celle de Bernard Debré dont on espère qu’il ne s’agit pas de la principale contribution à ce livre, en faveur du dépistage du cancer de la prostate alors que les données sur sa nocivité ne font plus débat ? L’amitié entre Philippe Even et Bernard Debré justifie-t-elle une telle contre-vérité et ses risques graves de surdiagnostic ?

Sur un certain nombre de médicaments des affirmations sont inexactes, imparfaites ou incomplètes. Ainsi la pilule dite du surlendemain, l’ulipristal acetate alias EllaOne°, (nommée Ellaone page 445 ou EllaOne page 737) présentée comme "indispensable". EllaOne° a été promue par un marketing intensif pour anticiper le passage dans le domaine public du levonorgestrel et maintenir la firme leader sur le marché de la contraception du lendemain. Chimiquement apparentée à la mifepristone, son mécanisme d’action reste mal connu, et n’apporte pas d’avantage sur le levonorgestrel pour la contraception dite d’urgence. Ce médicament s’inscrit davantage dans la logique d’un "switch" marketing que dans l’amélioration du service médical.

Malgré toutes ses qualités ce livre confirme que l’argument d’autorité, la parole des professeurs, reste un outil inapproprié pour remettre la médecine au service de l’intérêt réel des patients et la libérer des influences qui la pervertissent. Ces vieux outils ne marchent définitivement pas.

Par ces limites importantes, ce livre, qui défend une juste cause, confirme la nécessité de changer de paradigme et de siècle. Il renforce indirectement la pertinence des engagements du Formindep et d’autres, pour une analyse critique rigoureuse, collective, pluriprofessionnelle, minutieuse et humble des données de la science et des influences qui s’y exercent, pour tenter de guérir une médecine moribonde que la mainmise des intérêts marchands est en train de rendre plus nuisible que bénéfique à la santé des populations.

Un livre à conserver dans la bibliothèque du Formindep, oui, mais à ouvrir avec précaution et esprit critique, qui témoigne d’une époque que nous voudrions révolue, celle de la parole de maîtres, même d’exception, comme outil de la décision médicale.

Post Scriptum :

Le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux
de Philippe Even et Bernard Debré
 Editeur : Le Cherche-Midi (13 septembre 2012)
 Collection : Documents
 ISBN-10 : 2749121418
 ISBN-13 : 978-2749121413
 Broché : 905 pages - 23,80 €

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  • dimanche 9 décembre 2012 - par j jacques maurice Repondre

    Le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux

    il manque sans doute deux qualités essentielles ,si souvent absentes chez qui veulent diriger : rigueur et modestie.. un grand moment de tout à l’ego...un de plus

  • lundi 10 décembre 2012 - par docteurdu16 Repondre

    Le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux

    Bonjour,
    Je n’arrive pas à comprendre votre position. En effet, ce livre n’a pas été écrit par les deux auteurs, du moins en totalité (cela s’appelle les Auteurs Fantômes). Par ailleurs ces deux auteurs sont des membres du sérail : le provesseur Even a même "dirigé " à l’AFSSAPS. Leurs liens d’intérêt ne sont pas dévoilés. Comment vous étonnez que le professeur Debré soit favorable au dosage du PSA alors qu’il n’a cessé, avec l’AFU, de mener des actions dilatoires pour le promouvoir ?
    Ce livre n’est pas à conseiller et je dirais même qu’il n’est pas à lire car ce qu’il contient est de seconde main, c’est une compilation, et, étant donné la qualité des auteurs il faudrait s’interroger à chaque chapitre, chaque phrase, chaque adjectif sur les erreurs qu’ils contiennent.
    Bonne journée.

  • mardi 17 septembre 2013 - par solalbe Repondre

    Le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux

    Il ne reste plus au Formindep qu’à publier son propre guide grand-public des médicaments dangereux ou inutiles. Dépêchez-vous !!